Previous Up

Chapitre 6  Les fluides réels

6.1  Les gaz réels

6.1.1  Allure du réseau des isothermes

La loi des gaz parfaits est une loi approchée qui ne représente correctement le comportement des gaz qu'aux faibles pressions.

Dans un diagramme d'Amagat (PV,P) les isothermes d'un gaz parfait sont des droites horizontales.



Les mesures effectuées sur les gaz réels permettent de tracer le réseau des isothermes des gaz réels, par exemple ici l'azote.



Vers les basses températures, les courbes se déforment jusqu'à présenter un point d'inflexion. L'isotherme correspondante est appelée isotherme critique. En dessous de cette température (-147 °C pour l'azote), le gaz peut être liquéfié.

La température pour laquelle la pente de l'isotherme aux basses pressions est nulle est appelée température de Mariotte (50 °C pour l'azote).

6.1.2  Equations d'état

De trés nombreuses équations d'état ont été proposées pour rendre compte du comportement réel des fluides. La plus connue, et la plus simple, est l'équation de Van der Waals:




P+
a
V2




Vb
=r.T


Malheureusement, si cette équation permet d'obtenir un réseau d'isothermes ayant bien l'allure d'un reseau réel, elle ne permet pas d'obtenir des résultats numériques acceptables dans un large domaine de pressions et de températures. Elle a surtout une importance historique car c'est la première à permettre de représenter les deux phases gazeuse et liquide en équilibre. De plus elle est obtenue à partir un raisonnement moléculaire très pertinent. La raison pour laquelle elle est peu précise est qu'elle ne prend pas en compte le détail des forces d'attraction et de répulsion agissant au niveau moléculaire. Aucune équation simple n'est en mesure de donner des résultats précis pour tous les fluides quels que soient la température et la pression.

La plupart des équations d'état utilisées dans l'industrie sont des extensions de l'équation de van der Waals. De plus, toutes les équations d'état ont en commun de tendre vers la loi des gaz parfaits pour les faibles pressions.

Les calculs sont complexes avec la plupart de ces équations d'état et pour s'éviter des calculs fastidieux, notamment en présence de changements d'état, on est amené à utiliser des diagrammes fournissant des solutions graphiques approximatives mais quasi-immédiates. Par ailleurs, le developpement de l'informatique permet aujourd'hui d'obtenir des solutions rapides à l'aide de logiciels appropriés.

6.2  Changements d'état

6.2.1  Liquéfaction des gaz

Expérience de liquéfaction du gaz carbonique.

Dans un tube maintenu à température constante, on enferme du CO2 puis on fait varier la pression et le volume en poussant sur le piston. Lorsqu'on atteint une certaine pression Pv, une première goutte de liquide apparait. Si l'on continue à enfoncer le piston, la masse de liquide produite augmente mais la pression reste constante tandis que le volume occupé par le mélange diminue.

Lorsqu'il n'y a plus que du liquide, la pression augmente très rapidement tandis que le volume diminue très lentement. Si l'on répéte l'expérience pour d'autres températures, on obtient le réseau d'isothermes ci-dessous. Au delà de la température critique, la liquéfaction n'est plus possible (31°C pour CO2).



La courbe (S) est appelée courbe de saturation, elle représente l'état du liquide pur (à gauche du point critique C) et de la vapeur saturée pure (à droite du point C). Les points situés en dessous de la courbe correspondent à un mélange de liquide et de vapeur en équilibre.

6.2.2  Courbe de pression de vapeur

Pour un équilibre liquide-vapeur, la pression et la température sont liées par une fonction Ps=f(Ts); c'est un système monovariant (c'est à dire à un seul degré de liberté).



La courbe de pression de vapeur est limitée par le point critique C et le point triple T, point de coexistence des trois phases (vapeur, liquide, solide). La pente de la courbe n'est pas infinie en C, et différentes formules peuvent représenter cete courbe:

- formule de Rankine: Log(Ps)=AB/T

- formule de Duperray, pour l'eau entre 100 et 200 °C: Ps=(t/100)4, avec Ps en bars et t en °C.

6.2.3  Chaleur latente de vaporisation

C'est la variation d'enthalpie d'une masse unitaire de liquide saturant qui se vaporise totalement à pression constante, et température constante évidemment.

L=HvHl=UvUl+P
VvVl
=Qp


C'est la quantité de chaleur qu'il faut fournir, à pression constante, pour vaporiser le liquide, L dépend de la température. Les mesures effectuées donnent une courbe de la forme ci-contre, exemple pour l'eau, L tend vers 0 pour la température critique.

Ex: pour l'eau à 100 °C: L=539 kcal/kg.

6.2.4  Formule de Clapeyron

La formule qui suit peut être démontrée à partir des deux principes. Elle n'est pas une formule approchée mais une formule thermodynamiquement exacte. Elle relie la chaleur latente à la pente de la courbe de saturation. De plus des formules analogues existent n'importe quel équilibre entre phases d'un corps pur. (par exemple l'équilibre liquide solide)

L=T
vgvl
dPs
dT
avec vg et vl volume massique de la vapeur et du liquide saturant.

6.2.5  Titre de vapeur

C'est le pourcentage de vapeur contenu dans un mélange liquide-vapeur à l'équilibre.

x=
mg
mg+ml


x=
LM
LV




L=liquidesaturé
V=vapeursaturée
M=mélangeliquide-vapeur




On démontre:
x=
vvg
vgvl
=
hhl
hghl
=
ssl
sgsl


Les formules permettent de tracer les lignes isotitres en divisant les paliers de vaporisation dans un rapport constant égal à x.


Previous Up