IUT de St Denis

Génie Industriel et Maintenance













THERMODYNAMIQUE

(suite)






























Pascal Tobaly

année 2002-2003

chapitre 6 suite

6.1 Les diagrammes thermodynamiques et leur utilisation

Il est possible de calculer les valeurs des différentes grandeurs d'état (energie interne, enthalpie, entropie .... ) en fonction des variables d'état (P,v ou T) à l'aide d'équations d'état très développées et de diverses données expérimentales. Le développement de ces équations ainsi que leur utilisation pour les calculs est une affaire de spécialistes étant donné la lourdeur des calculs mis en jeu. Toutefois, le résultat de ce type de calculs peut être utilisé dans la pratique sous différentes formes. Certaines données peuvent être présentées sous forme de tables numériques ou sous forme graphique. La précision de ce genre de données est généralement de l'ordre de 1% ce qui est suffisant pour la plupart des calculs techniques.

A cela, viennent s'ajouter depuis quelque temps, des outils informatiques permettant de réaliser très rapidement des études de projets puisque les calculs fastidieux seront directement traîtés par l'ordinateur.

6.1.1 Diagramme entropique (T,s)

Ce diagramme a pour abscisse l'entropie massique s et pour ordonnée la température. Il est utilisé principalement pour l'étude des cycles de machines à vapeur de même que le diagramme de Mollier (voir ci-dessous)

La courbe de saturation prend une forme similaire à celle qui a été vue sur le diagramme de clapeyron avec une courbe d'ébullition à gauche (liquide saturé) et une courbe de rosée à droite (vapeur saturée) qui se rejoignent en un point critique au sommet. Ici encore, (pour une température inférieure à la température critique), les points situés à droite de la courbe représentent les états liquides (liquide sous refroidi), les états vapeur étant représentés par les points situés à droite de la courbe de rosée. Les points situés en dessous de la courbe de saturation représentent un mélange de liquide et de vapeur à l'équilibre thermodynamique. Un segment horizontal joignant la courbe d'ébullition à la courbe de rosée est à la fois une isotherme et une isobare. La position d'un point sur cette droite dépend des proportions du mélange (titre de vapeur). En parcourant ce segment de la gauche vers la droite, on passe progressivement d'un titre de vapeur nul (liquide saturé pur) à un titre de vapeur égal à 1 (vapeur saturée seule). On trace généralement dans cette partie du diagramme les lignes isotitres. On trouve aussi souvent les isobares et isochores dans la partie correspondant à la vapeur.

On peut ainsi facilement suivre les évolutions d'un fluide et connaître la valeur de toutes les grandeurs dans chaque état. Un des intérets de ce type de diagramme est qu'on peut facilement calculer une adiabatique réversible puisque son entropie étant constante, elle sera représentée par un segment de droite verticale.

6.1.2 Diagramme de Mollier (h, s)

Les coordonnées de ce diagramme sont l'entropie massique pour l'abscisse et l'enthalpie massique pour l'ordonnée. On le préfère généralement au diagramme entropique pour les calculs sur les cycles de machines à vapeur car il permet de lire directement la valeur de l'enthalpie sur l'axe des ordonnées. Or c'est celle-ci qui est nécessaire dans le cas des machines où le fluide est en écoulement (voir chap 5). On voit ici aussi une courbe de saturation mais contrairement au cas précédent, le point critique n'est pas situé au sommet de la courbe. Sur la figure ci-contre, seule la courbe de rosée est apparente. Le point critique ainsi que la courbe d'ébullition se situeraient à gauche en dehors du graphique. La raison pour laquelle le liquide n'est pas représenté est que c'est surtout la vapeur qui nous intéresse ici. Dans les installations à vapeur, le liquide est souvent proche de la saturation et des simples tables de saturation suffiront. La région au dessus de la courbe représente l'état de vapeur surchauffée et dans cette région on trace généralement les isothermes et les isobares.

Les points situés sous la courbe représentent les mélanges liquide vapeur. Les paliers de liquéfaction sont ici des droites obliques dont la pente est égale à la température absolue. En effet, la pente est égale à . On trace aussi habituellement les courbes isotitres .


6.1.3 Le diagramme enthalpique (P, h)

Ce diagramme est principalement utilisé par les frigorites pour les machines frigorifiques ainsi que les pompes à chaleur.

L'abscisse est ici l'enthalpie massique tandis que l'ordonnée est la pression souvent représentée sur une échelle logarithmique. Ici encore, on observe une courbe de saturation, liquide à gauche et vapeur à droite avec un point critique au sommet. (En général, le point critique est en dehors du dessin car la zone de travail se situe généralement au dessous ). Les paliers de changement d'état (isobares et isothermes à la fois ) sont de nouveau des horizontales.

De la même manière que précédemment, on trace:


6.2 Les tables de vapeur

La précision de la lecture sur les diagrammes est souvent insuffisante et on a souvent recours à des tables dans lesquelles on peut trouver les valeurs des différentes grandeurs en fonction des pressions et des températures.

Il existe deux types de tables. Les tables de saturation donnent les valeurs correspondant au liquide saturé et à la vapeur saturée. Dans ce cas seule la donnée de la pression ou de la température suffit à déterminer l'état du système.On aura donc un tableau à simple entrée (température ou pression). En revanche, pour la vapeur surchauffée, il est nécessaire de donner la pression et la température pour définir l'état du système. On aura donc un tableau à double entrée.

6.2.1 Tables de saturation

Elles donnent généralement sur une ligne toutes les grandeurs correspondant au liquide saturé et à la vapeur saturée pour une même température (ou pression). On trouve généralement le volume massique (et quelquefois la masse volumique), l'enthalpie massique et l'entropie pour chacune des deux phases. La chaleur latente de vaporisation est donnée dans certains cas mais c'est peu utile car elle est facilement calculée comme la différence d'enthalpie entre la vapeur et le liquide. Dans certains cas, on donne deux tableaux séparés, un pour le liquide et l'autre pour la vapeur. D'autres grandeurs physiques telles que la tension superficielle ou la vitesse du son dans le fluide peuvent figurer dans certaines tables mais nous n'en ferons pas usage ici.

Attention, Les valeurs figurant dans deux tables différentes peuvent ne pas coincider car pour des grandeurs telles que l'enthalpie et l'entropie, il est nécessaire de fixer un point de référence. Seules les variations d'enthalpie et d'entropie sont significatives. En pratique, il faut faire les calculs en utilisant la même table ou vérifier que les points de référence sont les mêmes si on utilise deux tables différentes.

6.2.2 Tables de la vapeur surchauffée.

Elles se présentent généralement sous la forme d'un tableau à double entrée. Dans le cas des tables de la vapeur d'eau qui vous ont été distribuées, à l'intersection entre la ligne correspondant à la pression et à la colonne correspondant à la température, on trouve une case dans laquelle sont indiquées les valeurs du volume massique, de l'enthalpie massique et de l'entropie massique pour l'état considéré. Bien entendu, pour une pression donnée, ne figurent que des températures supérieures à la température de saturation (qui dépend de la pression) car pour des températures inférieures, le fluide n'est pas une vapeur.

On trouve aussi quelquefois des données représentées sous la forme d'isothermes. On a alors un tableau pour chaque valeur de la température, chaque ligne du tableau correspondant à une pression.

6.2.3 Ou trouver des donnéesthermodynamiques :

En dehors des documents que je vous distribuerai, vous pouvez trouver un grand nombre de données pour une très grande variété de molécules sur le site internet WEBBOOK à l'adresse: http://webbook.nist.gov/chemistry/ Ce site est réalisé par le NIST (National Institute of Standards and Technology). Il faut pratiquer un peu l'anglais pour l'utiliser. Je ne connais pas d'équivalent en Français. Pour certaines substances, vous pourrez aussi utiliser les données présentes dans les logiciels que j'ai mis à votre disposition tels que Cyclepad ou Thermoptim. Solkane est spécialisé dans les fluides frigorigènes (applications frigorifiques).


chapitre 7 Les cycles à turbine à vapeur:

7.1 Introduction

Il ne faut pas croire que la machine à vapeur est une technologie dépassée. Certes, on ne voit plus dans nos campagnes de trains à vapeur ni sur les fleuves américains de ces bateaux à vapeur qui font le charme de certains films mais les cycles utilisant la vapeur sont encore d'actualité car une grande partie de la production d'électricité est basée sur cette technique. En effet, les centrales thermiques comme les centrales nucléaires ne sont rien d'autres que d'immenses machines à vapeur, que la chaleur soit apportée par la fission de l'uranium, ou par la combustion de charbon, de pétrole ou de gaz, le principe général de ces centrales reste le même. C'est ce principe que nous allons examiner dans ce chapitre. Un film réalisé par EDF détaillant le fonctionnement d'une centrale nucléaire vous sera projeté. On se concentrera en particulier sur le passage qui décrit le fonctionnement de la boucle secondaire qui est l'objet de notre étude.


7.2 Les installations industrielles à vapeur

Ces installations sont en général constituées:

L'eau circulant dans l'installation va décrire le cycle ABCDE représenté sur la figure ci contre.

Le point D et le point E sont très proches sur le diagramme car la pompe ne fait qu'augmenter la pression en fournissant un travail négligeable par rapport aux autres échanges d'énergie en jeu. En pratique, on ne considère que le cycle ABCD nommé cycle de Rankine.

Détaillons un peu:

7.3 Calculs d'énergie

On a ici un fluide (l'eau) s'écoulant à travers les divers organes de la machine. Pour les calculs énergétiques, on aura donc recours à la forme du premier principe développée pour les écoulements stationnaires dans le chapitre 5.

7.3.1 Travail récupéré au niveau de la turbine.

Pour le passage dans la turbine, c'est à dire pour l'évolution BC, on a:

La détente dans la turbine sera supposée adiabatique et réversible (donc isentropique) et la variation d'énergie cinétique est négligée. Il reste donc:

Remarquons que ce travail massique utile est négatif, ce qui est bien conforme à ce qui est attendu puisqu'il sagit d'un travail perdu pour la vapeur et donc gagné par le milieu extérieur c'est à dire ici l'alternateur.

La puisance sera alors donnée par est le débit de vapeur traversant la machine.

7.3.2 Chaleur fournie par la chaudière

De la même manière que précédemment, on écrit

Cette fois ci, c'est le travail utile qui est nul dans la chaudière. De même, la variation d'énergie cinétique est négligeable et il reste:

La puissance calorifique reçue par l'eau dans la chaudière est alors:


7.3.3 rendement par rapport à l'isentropique dans la turbine:

Pour une comparer une détente adiabatique réelle (non réversible) à une détente idéale (réversible donc isentropique), prise comme référence, on définit le rendement par rapport à l'isentropique, comme le rapportest le travail récupéré au cours de la détente réelle et est le travail qu'aurait produit une détente isentropique avec les mêmes conditions de départ et la même pression finale. Par définition ce rendement est forcément inférieur à 1 car c'est l'isentrope qui donne le travail maximal pour une pression finale donnée. Ceci peut être montré facilement. (voir exercices).

Note

Le terme de rendement est assez mal choisi et peut prêter à confusion car il ne s'agit pas ici d'une conversion d'énergie mais c'est le terme consacré et nous nous conformerons à l'usage.


7.4 Cycle de Hirn (Surchauffe de la vapeur)

7.4.1 Inconvénient du cycle de Rankine décrit précédemment:

La vapeur sortant de la chaudière étant saturée, on trouvera à la sortie de la turbine un mélange liquide-vapeur comme on peut le voir sur le diagramme. Une partie de la vapeur se condense au cours de la détente. Les gouttelettes de liquide formées sont fortement accélérées à l'intérieur de la turbine, ce qui a tendance à détériorer les pales de la turbine et à limiter le temps de fonctionnement de ces appareils.

7.4.2 Solution :

Si l'on veut remédier à ce problème, on doit faire en sorte que le fluide sortant de la turbine soit de la vapeur surchauffée. La solution consiste à séparer la vapeur du liquide en sortie de chaudière et à la surchauffer. On intercale entre la sortie de la chaudière et l'entrée de la turbine un surchauffeur dans lequel la vapeur n'étant plus en contact avec le liquide peut être chauffée jusqu'à une température plus élevée alors que la pression restera sensiblement constante.



On peut ainsi, limiter voire supprimer, si l'on mène la surchauffe assez loin, la condensation dans la turbine.


Un autre avantage de la surchauffe est que le travail récupéré dans la turbine sera plus important ce qui dans certains cas peut améliorer le rendement. En effet, on voit bien sur le diagramme que la variation d'enthalpie dans la turbine est plus importante avec une surchauffe pour une même baisse de pression.

Calcul du rendement:

Pour le calcul du rendement, il y a lieu de tenir compte de la chaleur reçue par la vapeur dans le surchauffeur. La quantité de chaleur apportée par la source chaude sera alors:


7.5 Détente étagée (cycle avec resurchauffeur)

Il peut être avantageux d'utiliser une turbine à deux corps. Les deux corps de turbine sont généralement couplés sur le même axe ce qui permet de récupérer toute la puissance mécanique sur un seul arbre moteur. La vapeur se détend une première fois dans le premier corps jusqu'à une pression intermédiaire. La vapeur sortant du premier corps est alors resurchauffée à cette pression intermédiaire puis est dirrigée vers le deuxième corps de turbine où elle est détendue jusqu'à la pression finale.



Les avantages d'une telle installation, sont les suivants.

Il est plus facile de cette façon d'obtenir un point final dans la zone de vapeur surchauffée ce qui garantit la longévité de la turbine.

D'autre part, le travail récupéré est plus important, ce qui augmente la puissance récupérée pour le même débit de vapeur.

Le rendement peut être amélioré dans certains cas.

Ces avantages sont obtenus au prix d'une plus grande complexité de l'installation et d'un prix plus élevé.


7.6 Turbine à contre-pression

Généralement, les turbines à vapeur fonctionnent avec une pression de condensation très faible ( environ 0,1 bar) ce qui permet de récupérer plus de travail. (voir plus haut: utilité du condenseur). Mais dans ce cas, la chaleur récupérée au niveau condenseur est généralement inutilisable car la température de sortie de l'eau de refroidissement est alors trop basse (inférieure à 50°C). Dans un grand nombre de cas, la chaleur de condensation est simplement rejetée dans le milieu extérieur ( voir par exemple les tours de refroidissement qui accompagnent souvent les centrales nucléaires.), ce qui représente un gâchis important du point de vue énergétique.

Dans les turbines à contre-pression, la détente est arrêtée à une pression supérieure (donc T supérieure) ce qui limite la quantité de travail récupérée () mais alors la quantité de chaleur rejetée au condenseur ()peut être utilisée par exemple pour chauffer des locaux ou des serres. Par exemple, si la détente est arrêtée à 1 bar, la température de condensation est de 100°C ce qui permet de distribuer de l'eau chaude à 90°C. Les quantités de chaleur ainsi récupérées peuvent être considérables.

7.7 Cycle à soutirage (ou à prélèvement)



Dans certaines installations, on réalise une détente étagée comme ci-dessus pour le cycle à resurchauffe mais, ici une partie du flux de vapeur issu du premier corps de turbine est dérivé vers un mélangeur opérant à la pression intermédiaire, mélangeur dans lequel cette vapeur prélevée est mélangée au flux de liquide provenant du condenseur. La vapeur se condense au contact du liquide froid provenant du condenseur, ce qui a pour effet de préchauffer ce liquide. Le flux de vapeur soutiré est calculé de telle sorte que la température finale du liquide soit précisément la température de saturation correspondant à la pression intermédiaire. On obtient donc en sortie du mélangeur un liquide saturé à la pression intermédiaire (et à la température intermédiaire) qui est ensuite injecté dans la chaudière. Le flux total de vapeur est ainsi reconstitué. L'intérêt de ce type d'installation ne saute pas aux yeux. Pourtant, un tel dispositif permet d'augmenter sensiblement le rendement. En effet, grâce à la chaleur de condensation du flux prélevé qui est récupérée pour préchauffer l'eau sortant du condenseur, les irreversibilités dues au chauffage de cette eau sont réduites. L'étude d'un tel cycle est assez complexe et sera éventuellement vue en exercice ou avec un logiciel de simulation.

chapitre 8 Production de froid et Pompes à chaleur

8.1 Principe.

8.1.1 Machine frigorifique:

Pour maintenir un corps à basse température, il suffit de le mettre en contact avec un autre corps dont la tempéraure lui est inférieure. La chaleur allant spontanément du corps dont la température est la plus élevée vers celui dont la température est la plus basse.

Il existe plusieurs méthodes pour obtenir ce corps intermédiaire à basse température. A titre documentaire, nous en énumérons quelques unes ci- dessous. Nous nous limiterons ensuite à une étude détaillée de la machine frigorifique la plus largement employée.


La plus connue et la plus utilisée des méthodes pour faire baisser la température est la détente d'un fluide. On a vu précédemment que la détente adiabatique d'un gaz abaissait sa température. De même pour la détentes Joule-Thomson des gaz réels pourvu que la température soit inférieure au point d'inversion. De même, la détente d'un liquide saturé provoque une baisse de température puisqu'on suit alors la courbe de pression de vapeur. C'est cette dernière méthode qui est utilisée dans l'écrasante majorité des cas (voir plus bas). A noter que des machines frigorifiques à gaz ont aussi été industrialisées en particulier celles basées sur un cycle de Stirling. (On en trouve quelquefois intégrées à des caméras infrarouges pour le refroidissement du détecteur).

Une autre méthode consiste à utiliser l'effet Peltier. Il s'agit d'un phénomène irreversible couplant l'énergie électrique et l'énergie thermique. Un module à effet Peltier est une jonction entre deux matériaux (métaux, semiconducteurs) différents (tout comme un thermocouple). Lorsqu'on fait passer un courant dans cette jonction, on réalise un transfert de chaleur d'une face à l'autre du module. On peut ainsi abaisser la température d'une face du module. L'efficacité d'un tel dispositif est généralement très faible ce qui limite son champ d'application. Toutefois, un tel système pouvant être miniaturisé et contrôlé facilement, il existe des applications, notamment en électronique.

On peut citer aussi la désaimantation adiabatique qui peut permettre d'atteindre de très basses températures.


Dans la pratique, on utilise un fluide dont on fait varier la température et la pression par compression ou détente. Le fluide décrit un cycle entre une source chaude de température (généralement le milieu ambiant) et une source froide de température (généralement le milieu à refroidir).

Le fluide reçoit au cours du cycle un travail et retire la quantité de chaleur à la source froide et restitue la quantité de chaleur à la source chaude.

8.1.2 Pompe à chaleur

Le principe de la machine est le même. Mais la machine est regardée cette fois-ci du coté de la source chaude. C'est ici la quantité de chaleur fournie à la source chaude qui nous intéresse. La différence entre machine frigorifique et pompe à chaleur est uniquement dans l'utilisation de la machine comme illustré sur la figure. Ici, la quantité de chaleur est extraite de la source froide qui est généralement le milieu ambiant (air extérieur, eau d'un fleuve ou d'un lac) et la quantité de chaleur est fournie à la source chaude qui est généralement un bâtiment à chauffer. Tout se passe comme si on puisait la chaleur dans la source froide pour la « monter » vers la source chaude d'où le nom de pompe à chaleur.

8.1.3 Efficacité frigorifique:

On appelle efficacité frigorifique, le rapport de la chaleur retirée de la source froide au travail reçu par le fluide au cours du cycle. Ce paramètre constitue bien une mesure de l'efficacité de la machine puisque la quantité de chaleur est bien l'effet frigorifique recherché tandis que le travail est le « prix à payer » énergétiquement pour obtenir ce résultat.

8.1.4 Coefficient de performance ou COP (Coefficient Of Performance)

Le COP est défini comme le rapport de la quantité de chaleur rejetée vers la source chaude au travail reçu par le fluide au cours du cycle soit: . Ici, c'est l'apport de chaleur à la source chaude qui est l'effet recherché.

Contrairement au rendement défini précédemment pour les moteurs, l'efficacité et le COP peuvent être supérieurs à 1 car ils ne concernent pas une transformation d'énergie mais un déplacement d'énergie de la source froide vers la source chaude.

8.2 Cycle de Carnot.

Le cycle de Carnot a un intérêt surtout théorique. Il représente la machine la plus efficace fonctionnant entre deux sources de températures fixées. (Théorème de Carnot)

Le cycle de Carnot est constitué de 2 isothermes réversibles (échanges de chaleur avec les souces) et de deux adiabatiques réversibles (une compression pour augmenter la température, une détente pour baisser la tempéraure au niveau de la température de la source froide). Le cycle est tracé sur la figure sur un diagramme entropique. Il apparaît sur ce diagramme comme un rectangle puisque soit la température, soit l'entropie est constante).

Il est facile de calculer l'efficacité et le COP d'un tel cycle:

et

Exercice: Le démontrer

Remarques:

8.3 Le cycle de Rankine inversé sec.

C'est un cycle à changement de phase. Comme pour les cycles des turbines à vapeur, ce type de cycle présente l'avantage d'utiliser la chaleur latente de vaporisation ce qui permet des grandes quantités de chaleurs échangées par unité de masse de fluide. Il en résulte des machines moins volumineuses et des débits de fluide moindres.

Constitution de la machine.

Précisons un peu. Le fluide dont nous parlons (que nous appellerons fluide frigorigène) circule en circuit fermé dans une boucle constituée des éléments suivants:

Un compresseur, Un échangeur de chaleur en contact avec la source chaude dénommé condenseur. Un détendeur qui est le plus souvent une vanne à pointeau ou un petit tube capillaire, Un autre échangeur de chaleur en contact avec la source froide dénommé évaporateur.

Dans ce qui suit, on décrit l'évolution du fluide dans les différents organes de la machine en précisant à chaque étape l'état du fluide entre deux transformations. Le cycle correspondant sera tracé sur le diagramme logP-h.

On commencera pour fixer les idées à la sortie de l'évaporateur. Le fluide est alors à l 'état de vapeur.


8.4 Calculs d'énergie:

Pour les calculs énergétiques on procèdera de la même manière que pour les cycles à vapeur du chapitre précédent et on appliquera le premier principe à l'écoulement de fluide à travers chacun des organes.

8.4.1 compresseur

Par exemple, le travail utile fourni par le compresseur sera donné par: ce qui donne, puisque la variation d'énergie cinétique et la quantité de chaleur échangée sont négligeables: ou encore la puissance utile: est le débit massique de fluide frigorigène.

8.4.2 Evaporateur

De même pour l'évaporateur, la quantité de chaleur retirée à la source froide se réduira à puisqu'ici c'est le travail utile qui est nul car aucune pièce mécanique n'est mise en mouvement dans l'évaporateur et ses parois sont fixes. La puissance frigorifique sera obtenue de même en multipliant cette quantité de chaleur par le débit massique.

8.4.3 Rendement du compresseur par rapport à l'isentropique.

Afin de comparer la machine réelle à la machine idéalisée par le cycle décrit plus haut, on introduit quelquefois un rendement par raport à l'isentropique comme dans le cas des turbines. Il est défini comme:est le travail réel et le travail pour l'évolution isentropique ayant le même point de départ et ayant la même pression finale. Ce qui donnerait :. On a supposé ici que les deux évolutions étaient adiabatiques, l'évolution réelle étant irréversible. Le point B' représentant l'état final pour la transformation réelle et le point B celuide la transformation isentropique.La quantité est forcément inférieure à 1. Le même genre de remarques que pour le rendement des turbines s'applique ici. Voir chapitre précédent.


8.5 Echangeur de chaleur

On peut améliorer l'efficacité frigorifique du cycle et augmenter la puissance frigorifique en sous refroidissant le liquide sortant du condenseur. Le point représentatif du fluide à l'entrée du détendeur (point C') est décalé dans la zone du liquide sous refroidi, ce qui a pour conséquence comme on le voit sur le diagramme que le point représentant le fluide en sortie du détendeur est plus proche de l'état de liquide saturé. Il en résulte que la quantité de chaleur nécessaire à la vaporisation est alors plus grande. D'où une puissance frigorifique plus grande.

Un moyen d'obtenir ce résultat consiste à insérer dans le circuit, un échangeur de chaleur, comme indiqué sur la figure. Par ce biais, le liquide (chaud ) sortant du condenseur est mis en contact thermique avec la vapeur froide issue de l'évaporateur. Ainsi, le liquide se sous refroidit tandis que la vapeur se surchauffe dans ce petit échangeur. Dans ces conditions, la quantité de chaleur retirée à la source froide (effet frigorifique) devient: plutôt que tandis que le travail de compression reste sensiblement le même comme on le voit sur le diagramme. Il en résulte une augmentation de l'efficacité frigorifique. De même, le COP de la machine vue comme une pompe à chaleur est augmenté car la quantité de chaleur cédée à la source chaude devient plutôt que


8.6 Autres améliorations:

Il existe d'autres améliorations, notamment des cycles avec compressions étagées et soutirages similaires aux améliorations signalées pour les cycles à turbines. On étudiera ces améliorations au travers d'exercices et de travail dirrigé avec les logiciels.

16